Agriculture, Coronavirus - Covid 19, Tarn
Publié le 13 05 20 à 18h50
L'association Nature et Progrès Tarn, le syndicat Confédération paysanne et le réseau des Amap du Tarn se félicitent du regain d'intérêt des consommateurs pour l'agriculture locale pendant le confinement. Désormais, ils appellent les citoyens, producteurs, associations et collectivités à renforcer et dynamiser les circuits courts. Mardi soir, au moment de la distribution hebdomadaire de l’Amap* Albi Madeleine, plusieurs acteurs de l’agriculture locale se sont réunis pour revenir sur l’impact de l’épidémie sur leur activité. « On a été stupéfaits par la décision du gouvernement de fermer les marchés de plein vent », entame Axelle Patoureau, paysanne membre de l’association Nature et Progrès.
Une décision injuste qui a coupé de nombreux producteurs de leurs clients. « Un cadeau fait à la grande distribution qui a gagné 20 % de chiffre d’affaires en plus », dénonce Daniel Coutarel, membre du syndicat de la Confédération paysanne.« La partie satisfaisante, c’est qu’en même pas 8 jours il s’est créé des groupes sur les réseaux sociaux, les producteurs ont été recensés, des livraisons ont été organisées..., se félicite Axelle Patoureau. Beaucoup de gens se sont intéressés à nous. »
L’agricultrice qui travaille essentiellement en vente directe a déjà vendu toute sa production, initialement prévue pour durer jusqu’à fin juin : « J’ai largement compensé l’arrêt des marchés. »
Hausse de la demande
L’Amap d’Albi Madeleine a dû refuser du monde. « Les gens nous ont appelés pendant le confinement pour s’inscrire. Nous livrons 35 paniers et arrivons presque à saturation. 24 personnes sont en attente », détaille Wilfried Croses, l’un des administrateurs. La tendance est la même dans les autres villes du département. « Cette nouvelle dynamique locale s’est créée à la demande des consommateurs, se réjouit Daniel Coutarel. Ce regain d’intérêt ne doit pas retomber, il faut se structurer. » La Confédération paysanne souhaite organiser une « grande réflexion » autour de la relocalisation de l’alimentation dans le Tarn, Wilfried Croses plaide pour la création de nouvelles Amap dans les zones urbaines,... «Pourquoi pas aussi créer des épiceries solidaires », suggère Axelle Pastoureau.
Un avis est donc lancé aux consommateurs, aux producteurs, au milieu associatifs, aux petits commerçants. « Il faut des gens pour se réapproprier la production de leur nourriture », conclut la paysanne de Nature et Progrès.
*Association pour le maintien d’une agriculture paysanne : une Amap est
un partenariat entre des agriculteurs et des consommateurs qui
établissent ensemble un contrat pour une livraison périodique de produits.
Anouk Passelac